L’alcool, problème de santé publique majeur, est fréquemment associé à d’importants dommages sur le plan somatique et social. L’alcoolodépendance est désormais considérée comme une maladie et doit être prise en charge de façon préventive et curative. Il n’existe pas de contre indication au sevrage thérapeutique en alcool.
Les sevrages thérapeutiques en alcool doivent être préparés et s’inscrire dans une démarche pluridisciplinaire. Ils font appel à des protocoles médicamenteux comprenant des benzodiazépines et des vitamines proposées en ambulatoire ou en hospitalisation dans le service d’Addictologie, en fonction des patients.
L’objectif est le maintien de l’abstinence et la prévention de la rechute à l’aide de traitements médicamenteux et de prises en charge psychothérapique (Psychothérapie de soutien, Thérapie Comportementale et Cognitive).
Critères pour le diagnostic de trouble addictif (d’après Goodman A. Addiction : definition and implication. Br J Addict, 1990, 85 : 1403-8).
Le cannabis est le produit illicite le plus consommé en France. Sa consommation est particulièrement importante chez les adolescents et adultes jeunes pour lesquels on retrouve une co-addiction avec le tabac. Les complications liées à cet usage sont multiples, somatiques et psychiatriques (troubles cognitifs, troubles psychotiques, troubles anxieux, syndrome amotivationnel) et nécessitent une prise en charge spécialisée.
Les protocoles de soins dépendent de la sévérité des problèmes liés au cannabis et seront proposés en ambulatoire ou en hospitalisation. Il n’existe pas à ce jour de traitement de substitution au cannabis. Une prescription de psychotropes est indiquée en présence de signes de sevrage ou de pathologies psychiatriques associées, tandis que l’approche psychothérapeutique sera privilégiée.
La cocaïne reste la deuxième drogue illicite la plus consommée dans l'ensemble de l'Europe, principalement par les adultes jeunes (25-35 ans). On observe une grande diversité entre les consommateurs de cocaïne: usagers occasionnels, consommateurs réguliers intégrés socialement et usagers marginaux et souvent dépendants, qui s'injectent de la cocaïne ou prennent du crack.
Les principales complications liées à cet usage sont les décès par overdose, les troubles cardiovasculaires, neurologiques et respiratoires ainsi que les complications de la sphère ORL et infectieuses. Comparativement à la population générale, il existe de plus fortes prévalences de troubles psychiatriques.
Aucun traitement de substitution n’est disponible à ce jour. Des pistes prometteuses apparaissent à travers des essais cliniques qui ont permis d’identifier certains agents pharmacologiques. Leur prescription doit se faire dans un programme de soins structuré par un addictologue associée à une psychothérapie adaptée au patient (Cognitivo-Comportementale, de soutien) et une prise en charge sociale.
La méthamphétamine est une drogue psychostimulante de synthèse inodore et sans saveur, source d’abus et de dépendance. Elle est consommée aux Etats-Unis, en Asie et en Europe de l’Est, mais son usage reste anecdotique en France. Elle se présente sous différentes formes solide, cristalline, ou en poudre et peut être consommée de différentes manières.
Les principales manifestations cliniques aigues rapportées sont une euphorie, une excitation, une augmentation de l’énergie et une diminution de la sensation de fatigue. Cet usage répété peut entrainer l’apparition de complications cardiovasculaires et pulmonaires, d’insuffisance rénale, de troubles cognitifs, de comportements sexuels à risque et des troubles psychiatriques.
La prise en charge de cette dépendance est pluridisciplinaire et doit être amorcée au décours d’un problème aigu. Aucun traitement pharmacologique curatif n’est actuellement disponible, malgré de nombreux essais cliniques.
L’action de l’ecstasy ou MDAMA est double, à la fois psychostimulante et psychodysleptique. Cette drogue dite récréative permet une levée des inhibitions sociales et une augmentation de la sensualité, des contacts physiques et intellectuels.
Cette drogue dite love drug provoque une euphorie, une diminution de la sensation de fatigue, et une excitation psychomotrice recherchées par les consommateurs issus principalement du mouvement festif. Sa prise provoque comme effets une tachycardie, une hyperthermie, des troubles cardiovasculaires, neurologiques et rénaux.
Des complications psychiatriques à type d’anxiété, de troubles de l’humeur, et d’états psychotiques sont également rapportés.
La méphédrone est un psychostimulant de synthèse dérivé de la cathinone appartenant à la famille des phényléthylamines, et fait partie des « Research Chemicals », ou « legal highs ». Vendu sur Internet, à un prix situé entre 9 et 17 euros le gramme selon les sites, elle a récemment fait son apparition en France dans les milieux festifs, et est consommée majoritairement par les populations jeunes et homosexuels issues du milieu festif.
Ses effets cliniques sont proches de ceux de l’ecstasy et de l’amphétamine, mais sont moins puissants. On retrouve principalement un état d’agitation et d’euphorie, une excitation psychomotrice, une sensation de bien être, une impression d’augmentation des capacités attentionnelles, et une diminution de la sensation de fatigue. La drogue augmente le plaisir et l’orgasme lors des rapports sexuels, ainsi que les performances sexuelles et est souvent consommée avant le rapport sexuel. Des symptômes anxieux et psychotiques de type hallucinatoire (visuels et auditifs) sont retrouvés pour de fortes doses.
Les effets psychotropes aigus de la méphédrone sont variables d’un individu à l’autre. Ils dépendent de la dose ingérée, de la composition du produit et de la voie d’administration.
L’usage de méphédrone est à l’origine d’une cardiotoxicité, d’une altération des performances cognitives, et de troubles psychotiques pour de fortes doses, et lors d’une utilisation par voie intraveineuse. Son utilisation pour augmenter le plaisir et l’orgasme lors des rapports sexuels est à l’origine de compulsions sexuelles favorisant les rapports non prorogés et la transmission de maladies sexuelles chez les homosexuels. Plusieurs cas de décès par overdose ont été rapportés en Grande-Bretagne et en Suède.
Aucun traitement pharmacologique n’est actuellement disponible. Les psychothérapies constituent une matrice essentielle caractérisée par les points suivants : la motivation au changement tout en explorant l’ambivalence.